Des larmes, des larmes et encore des larmes!
L'éternel dilemme du commencement de chaque article. Inspiration? Par où commencer? Que dire? Comment l'écrire? Faire le tri. Que partager? Allez... J'vais raconter ma life un coup!
Il y a ce souvenir d'il y a deux semaines. J'étais au ski et comme d'habitude je n'ai pas réussi à me tenir éloignée de la compétition. Parce que oui, je suis une enragée et j'adore ça. Parce qu'aller skier sans me faire un slalom ça ne serait pas un séjour complet!
Mardi : Je passe ma flèche, ça faisait deux ans que j'avais passé la dernière. Et déjà la fois précédente les résultats était médiocres. Alors je ne m'attendais pas à un exploit. Au départ, prête à passer le portillon, je suis un peu stressée, le trac de me planter. Je souffle un grand coup, pousse sur les bâtons et c'est parti pour une minute de descente intensive. Je donne tout ce que j'ai, mais le stade de slalom de Val Thorens a toujours été dur, et cette fois ci, il est glacé. Je dérape, suis en retard sur les portes, je ne suis pas encore arrivée en bas que je sais que les résultats seront mauvais, mais je me bats jusqu'au bout afin qu'ils ne deviennent pas catastrophiques. Je dois presque remonter une porte, je suis vraiment en retard et mes appuis sont très mauvais. J'arrive en bas, me retour vers le chrono et crie "C'EST NUL!" en tapant la neige rageusement avec mon bâton. Ma tante arrive vers moi : "Mais c'est super!
- Non, non, non c'est pourri, j'ai trop mal skié, franchement c'était trop nul, je suis vraiment naze, même pas capable de faire un temps correct à un slalom ridicule."
Elle se met à pleurer et je sais tout de suite pourquoi. Elle pense à sa soeur, ma mère, qui n'était jamais contente, perfectionniste, parce que tant que ce n'était pas l'or, tant que ce n'était pas le premier temps, ce n'était jamais assez bien. Et elle pleure, parce qu'à cet instant précis je tape une crise exactement comme ma mère en aurait tapé une! Alors je pleure, de la voir dans cet état, je pleure car j'enrage contre moi-même, car je n'ai pas été foutue de donner un minimum de rythme à ma descente et à soulever un tant soit peu mon gros cul entre chaque porte!
Je m'en veux à mort. Le soir même, folle de rage, je vais voir les résultats à l'école de ski. Encore plus dégoûtée, je me retourne vers le comptoir et m'inscris au trois compétitions suivantes, bien décidée à prendre ma revanche... et à faire affuter mes skis!
Mercredi et Jeudi : je passe un chamois. Ce n'est pas mon fort. Les portes plus rapprochées ont toujours été beaucoup plus dures pour moi. Je n'ai jamais eu l'or mais seulement le vermeil. Mais mon orgueil ayant pris un coup la veille, je tiens à confirmer mon vermeil en beauté. "Si j'ai l'argent j'me tire une balle!".
Départ du mercredi, stressée comme à mon habitude, je m'élance et me défoule en prenant soin de frapper chaque piquet au passage. Arrivée en bas, j'obtiens mon vermeil de justesse et mon console en faisant le meilleur temps. La confiance revient. Le lendemain je confirme mon vermeil et haut la main, gardant ma première place et laissant une longue liste de mecs qui se la pétaient à mort derrière moi.
Vendredi : dernier jour de compèt'. Je repasse une flèche pour l'occasion. La neige est molle, ça sera un peu moins dur que la dernière fois, mais quand même tu as été tellement nulle mardi qu'il ne faut pas s'attendre à un miracle ma vieille!
Ça n'empêche qu'une fois au départ, j'ai une pression d'enfer sur les épaules. "Quand tu veux dossard numéro 9". Et c'est parti, je serre les dents et me défonce dans la descente. Mon rythme est bon et je ne dérape pas. Arrivée à la banane et je prends un peu de retard et sur le plat j'essaie de regagner un peu de vitesse. Arrivée en bas, je suis épuisée, à bout de souffle, j'ai tout donné. Je me retourne vers le chrono et après quelques secondes de suspense mon temps s'affiche.
Et là toute la pression se relâche. Un cri perçant s'échappe et les gens se retournent pour me regarder. "J'AI L'OR!" Je n'y crois pas. Elles me montent toutes seules aux yeux, ces grosses larmes de joie. J'ai un sourire jusqu'aux oreilles, je n'en peux plus et pleure de joie. "YES! YES! YES!" Me revoilà taper dans la neige avec mon bâton pour la raison opposée à ce qui m'avait poussé à le faire la dernière fois. Je pense à ma mère et suis persuadée qu'elle aurait été fière de ce moment. Parce que je n'ai pas lâché prise. Parce que même si j'avais échoué lamentablement deux jours auparavant, je me suis relevée et me suis battue. Et que je leur ai tous botté le cul... et que je me suis bottée le cul!
Mais pourquoi je raconte tout ça en fait? Parce qu'en fait comme l'a si bien dit ma nouvelle coloc', on oublie vite tous ces petits détails de la vie. Et ce moment bien qu'assez insignifiant veut dire beaucoup pour moi. Et je ne tiens pas à le ranger dans les limbes profondes de ma mémoire chaotique. Je veux qu'il continue à vivre et qu'au moment où je ferai ma petite rétrospective annuelle, il en ressorte intact.
Car il est tellement rare de voir les gens pleurer de joie et que ça devrait arriver tellement plus souvent! Parce que sur le moment quand vous le vivez, c'est tout simplement un moment de bonheur pur qui a enfin trouvé le chemin pour s'exprimer à la vue de tous, sans fausse pudeur ni gêne. Parce que dans ce monde où les gens se barricadent les uns par rapport aux autres il existe toujours ces petits moments où l'humanité de chacun fini par tansparaître.
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